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De nouvelles exigences des entreprises quant à la maîtrise du français

par Véronique Izambard

Vaste sujet de discussions, la baisse du niveau de français se constate à présent dès la fin de l’école primaire, pourtant devenue le seul lieu d’apprentissage des bases de français, puisque, au collège, l’orthographe n’est plus enseignée et elle ne l’a jamais été au lycée.

Le débat porte aujourd’hui sur la complexité de la langue française, ses exceptions, et certains en appellent à la nécessité de procéder à une simplification de la grammaire, de manière à permettre aux plus faibles de ne pas être victimes de stigmatisation, notamment à l’écrit. D’autres objectent que cette réforme constituerait un nivellement par le bas, que la grammaire française tire ses règles de ses origines latines et grecques entre autres et que l’évolution de la langue écrite s’effectue dans ce périmètre. On observe simultanément que, sur 20 ans, le niveau des élèves ne se dégrade pas tant que cela, mais a plutôt tendance à se maintenir. Pour ce qui concerne les bons élèves néanmoins, car, pour ce qui est des plus faibles, l’écart ne fait que se creuser et les fautes augmenter (69% d’erreurs d’orthographe de plus en 20 ans).

Ce n’est donc pas une surprise que le baromètre Voltaire-Ipsos révèle dernièrement que 76% des employeurs sont confrontés quotidiennement aux lacunes de leurs équipes en français. La crise sanitaire du COVID a mis à jour, s’il en était besoin, la nécessité de savoir communiquer par écrit, correctement, et avec tact. 

Avec le télétravail, il s’avère que la communication par courriel ou messagerie instantanée a considérablement augmenté. Le nombre des échanges écrits est exponentiel et la rapidité de ces échanges n’améliore pas la prestation. Ce ne sont pas uniquement les fautes qui criblent le moindre courriel, mais aussi la formulation des messages qui créent de l’incompréhension, du mécontentement, voire des conflits. Il est pourtant clair que l’image positive d’une entreprise, sa crédibilité passent par la capacité de chaque salarié à contrôler et son orthographe et sa syntaxe. D’où l’importance accrue accordée par les employeurs et les recruteurs au niveau de maîtrise du français

Si l’écrit est donc paradoxalement au cœur des relations humaines et professionnelles du 21e siècle, il prend indéniablement des formes très variées : textos, courriels, réseaux sociaux… L’écriture abrégée, les émoticônes et émojis se sont dans le même temps imposés dans les échanges. Même si le langage SMS est en principe banni de toute correspondance professionnelle, car peu lisible pour les personnes non initiées, il émane de la volonté d’écrire plus vite pour donner une dimension orale et instantanée à l’échange. Cette constatation remet sur le tapis la question historique de la fracture sociale entre ceux qui maîtrisent la différence entre écrit et oral et ceux pour lesquels ce n’est pas le cas.

Quelle solution pour les entreprises ?

La solution pour les entreprises est de recourir à la formation de leurs salariés en français et l’obtention d’une certification d’orthographe. Par exemple, 14.000 salariés de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) se sont vu proposer la certification. Un tiers des salariés a accepté la démarche et préparé l’examen. Peu de personnes sont indifférentes à leur niveau de maîtrise du français, mais souvent les souvenirs de décrochage scolaire sur le sujet empêchent de faire le premier pas. Il faut insister sur cette idée que la formation professionnelle n’est pas l’école, mais bien un apprentissage adapté à la maturité et au rythme des participants, une pédagogie qui repose sur l’implication et des modules de formation qui montrent rapidement les progrès et l’application rapide des acquis.

Certificat Voltaire - certificat de niveau en orthographe

Du côté des recruteurs, les exigences ont aussi évolué. La maîtrise du français est un critère de sélection prioritaire, selon une enquête Voltaire-Ipsos, réalisée auprès de 2 500 décideurs (RH, recruteurs, manageurs), interrogés en deux vagues en mai et en septembre 2020. Selon une étude de Christelle Martin-Lacroix, chercheuse de l’université de Toulon, ce serait dès la première faute d’orthographe dans le CV qu’un candidat serait écarté.

Les universités et grandes écoles ont donc décidé de se mettre à l’unisson, en organisant des cours d’orthographe, en option ou en demandant un score correct au certificat Voltaire, comme gage d’un bon niveau en orthographe.

Mise à jour novembre 2023